C’est l’histoire d’un crocus cultivé de longue date dans le Quercy, et de l’épice que l’on tire de ses stigmates et que l’on dit la plus chère du monde. Un produit à la fois familier et mystérieux, qui révèle aujourd’hui une part de ses secrets.
Dans le Quercy, sa présence est ancienne. De petites parcelles, les safranières ou saffranerio en occitan, étaient dédiées à la culture de ces fleurs mauves qui éclosent à l’automne et qu’il faut récolter précautionneusement et sans attendre pour en prélever les stigmates. Après avoir été cultivé et commercialisé de manière conséquente au Moyen-Age et jusqu’à la Révolution française, le crocus sativus de son nom scientifique a failli disparaître du Quercy.
La culture du safran devient familiale, ne prétend plus à la vente et les petits bulbes à la pellicule fibreuse se tapissent le long des murets de pierres sèches. Les causses sont le conservatoire d’une plante en sommeil. Jusqu’à ce qu’à la fin des années 1990 un regain d’intérêt pour les pratiques vernaculaires réveille la belle endormie.

Vingt ans plus tard, le safran s’affiche, se revendique, se discute… Cajarc, commune de 1100 habitants entre vallée du Lot et causses calcaires, en est la capitale. Des producteurs sont réunis dans l’association des Safraniers du Quercy, qui compte aujourd’hui une soixantaine de membres. Ils cultivent le safran dans la zone qui correspond au « Quercy antique », dépassant les limites du… poursuivez l’article ici en commandant notre magazine : https://direlot.fr/boutique/direlot/direlot-259-mai-juin-2021/
Texte Hélène Ferrarini – Photos Olivier Arsandaux