Après avoir passé un à trois ans dans l’océan Atlantique pour y effectuer leur croissance, ils sont à présent adultes et remontent les cours d’eau où ils sont nés pour y chercher les habitats d’eau fraiche et courante qui sont favorables à leur reproduction. Sur le bassin de la Dordogne, ces zones se trouvent sur la rivière Dordogne entre Argentat et Puybrun, mais aussi sur ses affluents comme la Cère, la Maronne ou la Bave.
La vie des saumons n’est pas un long fleuve tranquille : pêche en mer et en rivière, pollutions, réchauffement de l’eau, destruction de leurs habitats, présence de barrages qui font obstacle à leur migration, concurrence causée par des espèces introduites…
Des efforts importants sont faits pour réduire l’impact de ces différents problèmes sur les saumons. Ils sont complétés, depuis quelques années, par des actions de restauration de leurs zones de reproduction dont la surface a tendance à se réduire faute de graviers et de galets en quantité suffisante.
En effet, le saumon, comme la truite et l’ombre, pondent dans les graviers et les petits galets présents au fond de la rivière pour protéger leurs œufs des prédateurs. L’eau qui circule entre les galets est aussi mieux oxygénée. Mais, les graviers et galets qui provenaient du Massif central sont bloqués dans les barrages et n’arrivent plus jusqu’aux zones de reproduction. La solution actuellement disponible consiste à recharger les zones favorables à la reproduction de ces espèces avec des apports de graviers et de galets.
En 2015, EPIDOR a réalisé une étude qui a permis de déterminer que l’intervention sur douze sites situés sur la rivière Dordogne entre Argentat et Brivezac permettrait de restaurer près de 8 000 m² d’habitats favorables à la reproduction et ainsi de doubler les surfaces disponibles sur ce tronçon.
Depuis, entre 2016 et 2020, huit sites ont été restaurés sur ce secteur par la Fédération de pêche de la Corrèze et EPIDOR. Une tranche supplémentaire de travaux sera menée à la fin de l’été 2021. Ces travaux sont cofinancés par l’Agence de l’eau Adour-Garonne et EDF.
Les premiers retours d’expérience montrent que ces interventions sont très efficaces puisque les poissons repèrent et utilisent très rapidement les zones restaurées pour s’y reproduire. Les frayères seront suivies et rechargées après quelques crues.
Des résultats encourageants pour l’avenir des saumons de la Rivière Espérance.