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Figeac, Capdenac-le-Haut : la nouvelle Conques et le grand juchoir / Première partie

par Vincent Besserve 9 novembre 2020

L’une, Figeac, établie dans sa cuvette riante au bord du Célé, l’autre Capdenac-le-Haut, éternel observatoire du Lot sur son étrave. La dynamique terrestre n’a pas voulu que ces deux rivières-là se rejoignissent ici, peu s’en fallut, et leurs implantations humaines, chacune sur leur couloir, ont fait mine de s’ignorer. Figeac, ville monastique et ses huit siècles d’architecture, Capdenac, oppidum, castrum et citadelle, dans son rôle de verrou stratégique de la moyenne vallée.

Une ville d’art et d’histoire, grand site d’Occitanie, et l’un des “plus beaux villages de France”. Entre Figeac et Capdenac-le-Haut, tout juste séparés par l’étroite muraille du causse de Lunan, son petit col transformé en giratoire du contournement vers l’Aiguille et Villefranche-de-Rouergue, s’amorcent deux transitions entre Auvergne et Rouergue à l’est, Terrefort et causses à l’ouest. Les deux sites, dont le second fut “actualisé” par la création de Capdenac-Gare, mais dans l’Aveyron, ville récente pour les besoins de l’industrie et du rail dans la seconde moitié du XIXe siècle, illustrent la dualité du pays de Figeac. La confrontation de géologies évolutives d’un côté, entre les terrains primaires à l’est et les calcaires à l’ouest, une opposition entre économie et patrimoine d’un autre côté, entre les axes différenciés de Figeac-Decazeville ou de Figeac-Cajarc.

Un panorama sur la ville

De même qu’à Cahors, la meilleure façon d’embrasser la ville est encore de la quitter quelques instants, à la quête d’un point de vue en hauteur plus ample que celui de la place du Puy, des terrasses des Mirepoises, ou des escaliers du Calvaire, et que la nature a d’ailleurs choisi de dispenser au sud. Route de Decazeville, depuis l’aiguille du Pressoir, énigmatique obélisque de pierre de 10 mètres de haut, en réplique de son homologue opposé des Pélissiers vers Lissac, le GR 65 conduit à l’austère monument du Cingle. Erigé en 1956, il pointe sa croix et ouvre ses bras à l’inscription des 540 Résistants figeacois, victimes de la rafle du 12 mai 1944 effectuée par la section allemande Das Reich.

Hommage rendu, on découvre la ville retenue à nos pieds, et son étagement sur les contreforts de la route de Rouqueyroux et des hauts plateaux ségalins : les quais du Célé et le pont Gambetta, l’église Saint-Sauveur, la tour du Viguier, la butte du Puy et Notre-Dame en alignement à l’ouest, devançant le quartier du Pin et son vieux pont ; la place Vival au centre entre l’hôtel de Salgues (sous-préfecture) et l’hôtel de la Monnaie – il pointe sa cheminée “sarrasine” coiffée d’une mitre -, et au nord, mais déjà occultés par le maillage urbain, les remparts du champ Saint-Barthélemy, la place du Foirail et l’espace François-Mitterrand. Au-delà de Montferrier et du barri d’Aujou, la vision se perd dans le vallon qui progresse vers Planioles en direction de Gramat et Brive, ou vers les quartiers modernes conduisant vers l’usine Ratier et la départementale de Cahors. Dans le fouillis sauvage des frondaisons de la route de Lissac, se distinguent aussi les bâtiments modernes de l’IUT de la ville. Quant à l’inflorescence de sa riche architecture, dans sa diversité depuis le XIIIesiècle, il faut bien sûr entrer dans la ville pour la découvrir, et se persuader de sa valeur de témoignage.

Une abbaye querelleuse et une oligarchie marchande

Abbaye sœur de Conques créée au IXe siècle mais quelques temps après, Figeac choisira son site confortable en bordure du Célé, à la suite d’une première implantation à Lunan, son monastère initial. La rivalité de la “nouvelle Conques” avec sa voisine aveyronnaise, nourrie de procès et de productions de faux par les moines pour établir leur prééminence, ne trouvera sa conclusion qu’en 1096, lors du Concile de Nîmes, où elles seront déclarées indépendantes. Il s’en suivra l’essor pécuniaire de Conques, favorisé par les souverains carolingiens, des donations éminentes de Charlemagne, et surtout les reliques de sainte Foy d’Agen, d’ailleurs malhonnêtement acquises en 866. Le sanctuaire deviendra ainsi une halte importante de pèlerinage sur la Via podensis vers Compostelle. Au moins jusqu’à la concurrence des Cisterciens, et son déclin perceptible dès le XIIe siècle.

Parallèlement, Figeac, profitera de la valorisation des terres fertiles du Limargue et d’un peuplement accru, conditionnés par les aménagements de la ville monastique. Le creusement d’un canal de dérivation du Célé à l’est, constitutif du faubourg du Pin, son estang et ses moulins (bladiers, à tan, foulon, à aiguiser), ses bains publics et les entrepôts de stockage de bois descendu par flottage, supposait aussi la concentration de métiers malodorants, tanneurs et bouchers. A l’ouest, le barri d’Aujou voisinait avec les jardins des moines du quartier de l’Ortabadial, et le Puy au nord connaissait un second foyer de peuplement.

Au XIIe siècle, l’enceinte fortifiée s’apparentait déjà au périmètre actuel de la ville, avec ses “gaches” où se répartissaient les corporations, dont les pelletiers à l’ouest (rue de la Pellisaria), les verriers, chaudronniers ou fabricants de cierges à Montferrier (nord-ouest), et surtout les marchands au centre. Garante de l’essor et de la prospérité de la ville, cette oligarchie ne tardera pas à se heurter à l’autorité de l’abbé. Ces caorsins, à l’égal de ceux de Cahors, commerçaient avec Marseille, La Rochelle, Bordeaux, Montpellier ou Paris, étaient présents sur les places de Londres et Gênes, affrétaient  depuis Aigues-Mortes vers Palerme, Chypre, Saint-Jean-d’Acre ou l’Afrique du nord. Outre l’acheminement des denrées (cire, miel, fruits et épices, vins et draps), ils exerçaient les métiers de convoyeurs de fonds, de prêts sur gage, pratiquaient le change : ils étaient à la fois négociants, banquiers et parfois diplomates.

En 1301, par acte de paréage de Philippe le Bel, mis en place par son juriste Guillaume de Nogaret soi-même, la ville “laïque” fut affranchie, et l’abbé recevra des rentes compensatrices pour ses droits de justice. Désormais le viguier représentera le roi, on battra monnaie et on prélèvera la taille ; une dynastie de consuls naîtra de l’administration de la ville par les notables. L’aisance se lisait dans la construction des édifices publics ou privés, des palais urbains. Illustration de cette opulence, pas moins de quatre ordres mendiants s’installèrent dans la ville… La seconde moitié du XIVe siècle verra pourtant s’abattre des calamités successives et rédhibitoires : la peste et les pillages des grandes compagnies, en 1348, et la prise de la ville et son rançonnement par les capitaines routiers Bertucat d’Albret et Bernard de la Salle en 1371. L’insécurité régnera dorénavant jusqu’à la fin du XVe siècle, où seul le règne de Louis XI apportera un redressement.

A suivre… dans la deuxième partie, à venir la semaine prochaine

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Texte Ph.Pierre – DireLOT

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