Le concept d’espèce nuisible a été remplacé par celui d’espèce susceptible d’occasionner des dégâts (ESOD). Toute espèce a sa place dans l’environnement à condition qu’elle ne soit pas facteur de déséquilibres dommageables à l’écosystème dont l’homme fait partie. C’est ce caractère dommageable que l’homme essaie de contrôler par ses interventions depuis des temps immémoriaux.
Le loup est l’exemple même d’espèce autrefois dangereuse pour les activités humaines et même pour l’homme. Aujourd’hui, il est protégé dans le but de participer à l’équilibre de la biodiversité. Le code de l’environnement a défini au moins trois types d’intérêts protégés autorisant l’intervention humaine en définissant des listes (ESOD) et autorisant des moyens de régulation. Il s’agit : 1) de la santé et la sécurité publique, 2) la protection de la flore et de la faune, 3) des activités agricoles, forestières et aquacoles. La Fédération départementale des chasseurs du Lot connaît bien le sujet car ce sont des chasseurs piégeurs qui interviennent le plus souvent pour réguler les excès de certaines espèces. Michel Suszylo est président de la société de chasse de la commune d’Ussel, directeur de battue et piégeur. « Pour être piégeur agréé, j’ai fait un stage de deux journées, explique-t-il. Je pratique cette activité dans des conditions réglementaires strictes. Sur la commune d’Ussel, je piégeais le ragondin en bordure du Vert. Les boîtes fauves que j’utilisais, sont des pièges sélectifs qui capturent l’animal vivant. Malgré la présence avérée de loutre sur le département du Lot, ce type de matériel peut être utilisé réglementairement à proximité des cours d’eau. Il présente l’avantage de relâcher sur le champ toute espèce protégée ou à la suite de chaque contrôle matinal. Le changement climatique fait que le ruisseau ne coule pas pendant 8 mois de l’année. On ne voit presque plus de ragondins à Ussel. C’est surtout en bordure du Lot qu’il est très présent. »
Le renard ne s’attaque pas qu’à la volaille
Le poulailler de Michel Suszylo a toujours été très convoité par certains mammifères sauvages. « Autrefois, on avait le droit de piéger le putois et la belette qui faisaient des dégâts parmi la volaille, poursuit le piégeur agréé. C’est le renard que je surveille de près car il est très malin et ne se laisse pas prendre facilement. On peut le piéger toute l’année. Il peut être tiré en petite chasse, c’est-à-dire lorsque l’on chasse le lapin ou le lièvre, ou lors de battues[1]spécifiques au renard. L’animal ne s’attaque pas qu’à la volaille. C’est un prédateur redoutable des jeunes lièvres, lapins, faisans et perdrix. Depuis que je piège le renard, je revois des lièvres et des perdreaux sur la commune d’Ussel. » Le renard fait l’objet d’un programme d’étude… découvrez notre dossier complet en commandant notre magazine ici : https://direlot.fr/boutique/direlot/direlot-257-janvier-fevrier-2021/
[1] Il peut être prélevé en chasse collective au sanglier, car il trouble la créance des chiens. De même, durant les battues au chevreuil.
Eégalement au sommaire de ce numéro :
ENTRETIEN EXCLUSIF : Philippe Descola et Anne-Christine Taylor, anthropologues spécialistes des sociétés amazoniennes dans leur « refuge » quercynois
FOCUS : la sauvegarde de l’église de Camy
MEMOIRE : Léopold Ségala, un soldat mort pour la France
COUP DE PROJECTEUR : Le train de nuit voit le bout du tunnel
INITIATIVES : entraide et bénévolat, la solidarité à l’épreuve de la crise
PLACE DE VILLAGE : Catus, du renouveau en perspective
FAUNE ET FLORE : Biodiversité, réguler ou laisser faire ?
ÉCHAPPÉE BELLE : Entre deux eaux, de Béduer à Conduché Rencontres gigognes, impassible rivière
RENCONTRE : Aurélie Delmas, quand les fleurs du Lot deviennent éternelles…
ATELIER : A Concots, l’imprimerie « Trace » son chemin
FEUILLE DE VIGNE : Benoit Aymard, plein de vie et plein d’envies
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