Voila quelques mois le chaâteau de Montal accueillait les oeuvres du sculpteur RODIN dans ses murs, DIRELOT y consacrait un article complet… retour sur la « Grande Histoire de Montal »
A la fin de l’année 1879, la funeste intervention d’un curieux propriétaire, Louis-Edmond Macaire de Verdier, ancien officier auxiliaire de l’armée des Vosges engagée contre la Prusse en 1870, semblait avoir sonné le glas du château Renaissance de Montal.
La belle demeure quercynoise des seigneurs de Laroquebrou offrait un bien triste spectacle. Décors sculptés arrachés des façades, intérieurs pillés, jusqu’aux cheminées monumentales enlevées, rien n’avait été épargné. Seul l’escalier, scellé au plomb, avait été laissé en place.
LE CHÂTEAU DE MONTAL, LA RUINE ANNONCÉE
La presse locale et parisienne, informée de la vente prochaine des vestiges, s’émut de ce saccage. Rien n’arrêta pourtant la vente qui, fin avril 1881 constitua même une attraction mondaine. L’opération n’obtint cependant qu’un succès mitigé. Macaire du Verdier ne put rentrer dans ses frais. Il ne put achever de payer l’acquisition du château ni rembourser à un autre créancier le prêt de 80 000 francs consenti en 1880. Le château de Montal, privé de ses décors, ouvert à tous vents, échoua en 1885 à ce dernier, Elie-Aristide Pichard, bijoutier angevin. Le domaine agricole, confié à des fermiers, fut exploité au bénéfice de la famille Pichard. L’état du château ne justifiait pas que son propriétaire angevin s’y intéressa. A la proposition d’achat faite par le peintre Henri Martin en 1898, le bijoutier Pichard répondit par une offre de prix près de trois fois supérieure à sa créance initiale. L’artiste renonça à son projet et Montal demeura aux mains de Pichard. Une vente des lots de sculptures subsistantes fut organisée à son profit en 1903. Simultanément, Pichard proposa au directeur du musée du Louvre l’escalier sculpté, unique vestige de la splendeur de l’édifice. La difficulté de présenter un tel élément d’architecture dans les salles du musée national fit heureusement renoncer au projet.
MAURICE FENAILLE, UNE PERSONNALITÉ HORS DU COMMUN
Pendant ces sombres années, un homme occupait déjà, dans le monde industriel comme artistique, une place prépondérante. Maurice Fenaille avait pris en 1883 la direction de l’entreprise familiale spécialisée dans les graisses et lubrifiants. Il lui avait donné une dimension internationale de premier plan et assuré sa fortune en développant une production de produits pétroliers à usage domestique. Familier de l’Aveyron, où il avait rencontré sa jeune épouse, Marie Colrat de Montrozier, il connaissait aussi le département du Lot depuis 1888 et avait découvert les richesses de son patrimoine architectural. A sa science des affaires, à son érudition, son goût très sûr pour les arts, il ajoutait des qualités humanistes rares.
Sa fortune lui servait tout autant à soutenir la sauvegarde du patrimoine historique et les artistes comme Auguste Rodin, Henri Martin ou Jules Chéret qu’à mettre en œuvre des idées novatrices au bénéfice des populations les plus faibles. Mécène, philanthrope, Fenaille était un homme d’une discrétion et d’un altruisme rarement égalés. D’une exceptionnelle capacité intellectuelle, excellent dessinateur, il fut aussi un historien d’art spécialiste de la gravure et de la tapisserie, auteur de nombreux ouvrages sur ces sujets. Cette personnalité peu commune était la plus à même de relever le défi du sauvetage de Montal, œuvre patiemment projetée et menée à bien en moins de… Pour commander le magazine et lire l’article intégral, cliquez ici : https://direlot.fr/boutique/direlot/direlot-245-janvier-fevrier-2019/
Textes Pascale Thibault Photos Voir crédits