Fêtes votives et repas champêtres, festivals, rencontres et journées découvertes, bistrots ruraux, animations et cafés associatifs… la vie villageoise lotoise dispose d’une palette bien garnie de lieux de rencontre et de convivialité. Répondant aux besoins du quotidien ou rendez-vous éphémères, ces « tiers-lieux » ruraux ouverts à tous affichent une même ambition : cultiver la proximité par l’échange et le partage. Nés d’initiatives citoyennes et collectives, ils alimentent un vivre ensemble à dimension humaine. Pour une vie sociale rurale plus généreuse, vivante, responsable et attractive.
Bâtie de pierres et de bois, enduite de sable et de chaux pour isoler de l’humidité, du froid, de la chaleur et des insectes, la maison quercynoise était très rudimentaire. De forme rectangulaire et sans étage, les plus modestes ne comportaient qu’une pièce unique où cohabitait toute une famille, parfois avec les bêtes. Dans un Quercy essentiellement agricole, l’habitat se devait d’être avant tout utilitaire. L’authentique style régional s’est progressivement enrichi sur un modèle proche de la maison de vigneron, comme le soulignait Daniel Ayroles de l’association « Les amis de Carennac » dans une étude sur l’habitat : « Le paysan quercynois est propriétaire de son habitation. Contrairement au métayer, qui (ni lui, ni son propriétaire) ne soigne la maison, non seulement il l’entretient mais l’enrichit, cherche à la rendre attrayante, séduisante. ». La maison prend alors de la hauteur. Elle n’a généralement pas de cave en sous-sol, mais « l’en-bas » de plain-pied, constitue l’atelier où l’on travaille et entrepose. « L’habitation est toujours à l’étage, l’« en-haut », accessible par un escalier extérieur en pierre bordé de murets, qui aboutit à un palier devant la porte, très généralement abrité par un prolongement de la toiture sur une charpente légère. ».
Avec le pigeonnier, ce palier constitue l’un des éléments emblématiques de l’habitat quercynois. Pièce de plein air, aérée et à l’abri du soleil, le « bolet » est un espace de travail dans le prolongement de la cuisine. La pierre à évier est souvent à proximité. On y plume la volaille, épluche les légumes, coupe le pain, astique les cuivres… Modeste ou de grandes dimensions, cet espace intermédiaire entre le dehors et le dedans est aussi un lieu d’accueil. Un lieu de convivialité.
Permettant d’accueillir sans ouvrir la porte (ni la fermer), le bolet préfigure à sa modeste manière de ce que l’on appelle aujourd’hui les « tiers-lieux ». Présentés, par le sociologue américain Ray Oldenburg dès 1989, comme des « lieux de rencontres favorisant la créativité, la convivialité et l’accessibilité », ces espaces constituent un… poursuivez la lecture de ce dossier en commandant notr emagazine ici en version papier ou numérique : https://direlot.fr/boutique/direlot/direlot-251-janv-fev-2020/
Textes Pierre Mitev