Produit de tradition, de saveur et de charme, la châtaigne allie une culture ancestrale à un univers de nostalgie proustienne. Le Ségala lotois et la Bouriane surtout, participent de la reconquête de cette ambassadrice de l’automne, renaissante grâce à l’énergie et à l’enthousiasme de continuateurs. Patrimoine des vieilles plantations, nouveaux vergers et fêtes saisonnières, la châtaigne, atypique, est un fruit défendu avec passion.
La châtaigne c’est le prestige du marron glacé dans sa fine écaille de sirop, la suave onctuosité parfumée de la crème de marron, ou l’instant convivial de la dinde aux marrons, coutume d’ailleurs sans rapport avec le marron d’Inde, fruit non comestible de ce néanmoins bel arbre d’ornementation des villes et des parcs qu’est le marronnier. Mais la châtaigne c’est aussi un rendez-vous automnal d’une modestie toute champêtre : la cueillette et la dégustation, grillé ou bouilli, de ce fruit héritier d’un modèle ancestral.
Le marchand de marrons chauds des coins de rues citadines lors des premiers frimas, ou la poignée de châtaignes molles dans la poche des écoliers en partance – les “tétons” que l’on suce -, voici pour la mémoire populaire. La société paysanne de jadis se reconnaissait, elle, dans la belle allégorie de “l’arbre à pain”, dont le fruit nourricier constituait la providence des régions pauvres, son rempart contre la famine, le point central d’un mode de vie et ses rites. “Tant que nous aurons des châtaignes, nous aurons du pain”, déclarait encore en 1758 le général et patriote corse Pascal… des articles comme celui-ci, DIRELOT magazine vous en propose à chaque numéro. Recevez nos magazines chez vous, abonnez vous ici : https://direlot.fr/boutique/abonnements/abonnement-12-numeros-hors-serie/