Lorsque la souffrance ou le mal-être ne trouve pas d’issue avec la médecine actuelle, on essaie d’autres méthodes pour se soigner. Guérisseurs, rebouteux et magnétiseurs sont sollicités quand il ne s’agit pas de thérapeutes qui pratiquent leur art avec des approches « New age » ou, à l’inverse, traditionnelles teintées de spiritualité orientale ou de médecine chinoise. Trois guérisseurs ont accepté de nous confier leur rapport à la maladie, aux hommes et au monde. Trois médecins et une anthropologue font part de leur point de vue.
Dans son cabinet de soins à Pradines, trônent deux portraits : Jean Jaurès contre la violence et Victor Hugo pour son regard sur la misère. Au-dessus de la table de soin, une tête de rhinocéros a été peinte par sa fille Manon symbolisant toute la puissance de la nature. Gérard Felzines ne s’encombre pas de formalisme et livre son histoire et le fond de sa pensée avec une grande liberté de ton. « Dans la famille, il y avait une légende qui disait que nous avions un pouvoir, racontecet homme tranquille. J’étais un vrai cartésien lorsqu’il y a 30 ans ma femme s’est brûlée gravement. Je me suis souvenu qu’un de mes ascendants avait le pouvoir d’enlever le feu. En posant à peine les mains sur la brûlure, trente minutes plus tard, à ma grande surprise, la douleur avait disparu. J’en suis resté là jusqu’à ce que l’on me propose de traiter des verrues. J’ai imposé les mains et, passés deux mois, il n’y avait plus rien. Les évènements se sont enchaînés sans le vouloir. Je rendais de temps à autre de petits services en essayant d’étendre mes aptitudes à d’autres difficultés de santé. Je soigne ou j’atténue les douleurs de nombreuses pathologies que savent traiter les magnétiseurs : les brûlures, les zonas, l’eczéma, les cystites, les calculs rénaux, les troubles du sommeil, l’arthrose. »
En 2010, Gérard Felzines prend sa retraite et décide alors de s’installer magnétiseur avec toutes les conditions requises sur les plans juridique et fiscal. « Depuis une dizaine d’années, j’étais de plus en plus sollicité, confie-t-il. Des médecins m’envoyaient quelques-uns de leurs patients. Je ne dis jamais non et je suis incapable de dire pourquoi je reste disponible. Je pose mes mains qui soulagent mais je ne crois pas guérir. » Les mains du magnétiseur ne sont pas luminescentes et ne semblent pas dégager une chaleur particulière. D’ailleurs celui-ci ne revendique rien a priori sur la façon dont elles soulagent les personnes.
« Mes mains vont toutes seules à l’endroit où se manifeste le mal, poursuit-il.C’est une démarche primitive totale. Je soulage mais je ne prends pas le mal. Je lave seulement celles-ci après un soin. Il y a des magnétiseurs sensitifs et d’autres qui ne le sont pas. Les premiers doivent se décharger du mal qu’ils ont capté après un soin. J’appartiens à la deuxième catégorie qui ne se charge pas du mal des autres. »
Dans la démarche du guérisseur de Pradines, il n’y a pas de recours à une quelconque puissance spirituelle. Il revendique un grand éclectisme pour ses centres d’intérêt. Ancien cycliste de bon niveau, il a troqué le plaisir du sport pour celui du théâtre. Il affirme être d’humeur égale et ne se sentir jamais dérangé par quelqu’un qui vient le voir à l’improviste pour être soulagé de sa peine ou de son mal. « Je ne crois pas en Dieu même si je pense qu’il y a des… Rencontres insolites, immersions nature, dossiers patrimoine et bons plans sorties, DireLOT est « LA » revue des amoureux de la région.
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Texte et photos Pierre Sourzat