À quelques kilomètres de Mende, la silhouette de Chanac jalonne la haute vallée du Lot : jusqu’ici s’étendait le territoire de l’ancienne cité épiscopale, qui en fit l’un des plus importants châteaux de l’histoire du Gévaudan. Chanac cultive aujourd’hui ce riche patrimoine, au sein du Pays d’art et d’histoire Mende et Lot en Gévaudan.
Après avoir descendu la vallée au fil du Lot, et traversé la rivière sur le pont en aval du village, l’évêque de Mende faisait son entrée à Chanac. Un arrêt aux premières maisons pour revêtir ses plus beaux apparats, dans un vestiaire qui se distingue encore d’une porte couronnée d’un fronton brisé, puis il se rendait au château en bénissant la foule, accompagné par les autorités civiles et religieuses. Il accédait à son palais par cette rue en pente toujours bordée de tilleuls, l’avenue du Serre, véritable balcon sur la vallée. On peine aujourd’hui à imaginer la porte d’entrée principale et les jardins à la française, mais le donjon, seul vestige du château, témoigne de sa superbe d’antan et de la place de Chanac dans cet ancien territoire épiscopal.
Car Chanac ne fut pas seulement l’un de ces repaires médiévaux fortifiés construits à la faveur d’éperons rocheux, qui jalonnèrent la haute vallée du Lot. Cette ancienne place forte fut la résidence d’été préférée des évêques successifs de Mende à partir du 17e siècle. Également comtes du Gévaudan, seigneurs les plus puissants de ce territoire, ils firent de la vallée fertile un domaine sécurisé, étendu de Badaroux à Chanac, de part et d’autre de leur cité.
L’origine du donjon, héritage médiéval des 12e ou 13e siècles, ne leur est pas pour autant attribué avec certitude. L’édifice a pu être construit par le roi d’Aragon, un temps propriétaire de ces terres. Mais les dignitaires religieux feront de Chanac une villégiature de luxe, à l’image de leur pouvoir. En un peu plus d’un siècle, ils agrémenteront le château d’un logis et de dépendances, chargés de chambres et de cabinets de toilette : on le surnommera alors le « petit Versailles ». La Révolution fera table rase de l’essentiel de ces prestiges, mais sans pouvoir venir à bout du donjon, immuable témoin de ce refuge de tout… Découvrez l’article intégral en commandant le magazine ici : https://direlot.fr/boutique/itinerances/hs-itinerances-vallee-du-lot-n1/
Texte et photos : Christophe Pélaprat
