Si l’on veut comprendre ce qu’est une bastide, ce modèle urbain qui se développa dans le sud-ouest de la France aux XIIIè et XIVè siècles, il faut se rendre à Monflanquin. Ce n’est pas par hasard si la commune a été choisie pour accueillir le musée des bastides en Aquitaine : exemplaire dans sa construction, remarquablement conservée, la ville est l’illustration pratique grandeur nature des informations délivrées au musée. Se promener dans la cité, c’est s’attendre, à chaque coin de ruelle, à rencontrer un personnage d’autrefois. Visite.
1256 : l’année est gravée dans l’histoire de Monflanquin. Elle marque en effet la fondation d’une ville neuve par Alphonse de Poitiers sur le « Mons Flanquinus ». Une place centrale bordée de couverts, une église gothique légèrement décalée, un tracé orthogonal du parcellaire : les éléments-types du plan urbain des bastides sont là. Pour bien comprendre la cité, il faut d’abord se resituer dans le contexte historique et un passage par le musée s’impose.
Jusqu’au début du XIIIè siècle, le pouvoir local dans le Sud-Ouest, est tenu par les comtes de Toulouse et les ducs d’Aquitaine, ces derniers étant aussi rois d’Angleterre. Au lendemain de la croisade contre les Albigeois, le comte de Toulouse Raymond VII doit réorganiser son territoire. Il crée des villes nouvelles, les bastides, entre Albi et Toulouse. A sa suite, son héritier par alliance Alphonse de Poitiers, frère de Saint-Louis, étend ce mouvement d’urbanisation au pays agenais.
Dans le même temps, les monarchies en place créent des bastides « royales », en Gascogne pour les Capétiens et du Bordelais au Pays basque pour les Plantagenêts. Au total, près de 500 bastides vont naître en l’espace de 150 ans. L’ensemble du territoire fera l’objet de rivalités jusqu’au XVè siècle entre Français et Anglais et de nombreuses bastides basculeront tour à tour d’un côté puis de l’autre. Découvrez l’article intégral en commandant le magazine ici : https://direlot.fr/boutique/itinerances/hs-itinerances-vallee-du-lot-n1/

Textes et photos : Christine Hoden
