En traversant la Corrèze, le Lot et la Dordogne, la rivière dessine des paysages avec un habitat essentiellement issu de la roche, entre le ciel lumineux et la terre nourricière, entre l’eau voyageuse et le feu de la passion. La parole est donnée à des hommes qui témoignent de leur vécu sur cette vallée qui n’abandonne rien à l’indifférence et où règne la pierre dans différentes couleurs.
C’est en quittant le causse de Gramat pour rejoindre les hauteurs de Saint-Céré que tout se joue dans la transition du Lot vers la Corrèze. On passe de la rocaille du causse aux schistes et granite du Ségala en franchissant les terrains profonds et argileux du Limargue. La Bave franchie, il faut remonter sur le plateau de Teyssieu puis passer la Cère à Laval de Cère. Dès lors, on peut rejoindre la rivière à Beaulieu-sur-Dordogne ou s’élever jusqu’à Cahus, dans le pays de la Xaintrie en Ségala où les maisons sont recouvertes de lauzes de schiste. Cahus, au croisement du Quercy, de l’Auvergne et du Limousin, est une petite commune du nord du Lot où une roche, la serpentine, tient sa place dans le légendaire local.
Un bénitier en serpentine, comme du marbre vert
La carrière de serpentine de Cahus, fermée depuis plusieurs dizaines d’années, est célèbre dans la littérature. Le minéral est un silicate de magnésium hydraté très voisin du talc. Delpon, dans la « Statistique du département du Lot », écrivait déjà en 1831 qu’elle pouvait être employée à de magnifiques décorations intérieures. « Elle a une couleur très vive, et prend un beau poli qui peut se conserver dans les appartements autant que celui du marbre ». A l’intérieur de la petite église romane de Cahus, le bénitier qui accueille le paroissien est en serpentine. Le socle monolithique, qui supporte les pièces en fer forgé soutenant la vasque, est aussi dans cette roche traversée ici de filets clairs. Le dallage comporte quelques blocs du minéral vert. L’église Saint-Pierre et Saint-Paul de Beaulieu-sur-Dordogne détient également des éléments architecturaux en serpentine associés aux trois tentations du Christ sculptées dans le calcaire. Toute une mythologie est attachée à… Envie de poursuivre la lecture de cet article ?Magazine en vente chez votre marchand de journaux jusqu’à la fin de l’été ou à commander en version papier ou PDF ici (paiement 100/100 sécurisé) : https://direlot.fr/boutique/itinerances/hs-itinerances-quercy-perigord-rouergue-correze/
Texte Pierre Sourzat