Auteur P. Delmas – DireLOT
S’il n’est pas de Lotois qui ignore la langue française et n’en sache user de manière convenable, l’occitan reste encore pour une poignée, une langue d’emploi quotidien maniée avec aisance, compétence et expressivité. Mais pour combien de temps encore ? Nous sommes passés – il faut bien l’admettre – d’une pratique active et spontanée à une connaissance passive de la langue d’oc. Nombreux pourtant, sont ceux, qui à l’aube du troisième millénaire revendiquent cet héritage culturel et partagent un enthousiasme grandissant sur notre territoire où d’éminentes personnalités se sont toujours engagées en faveur de la diversité linguistique et pour exprimer le monde, dans des genres et des styles les plus divers.
La particularité de leurs itinéraires et de leurs appartenances évoqués au travers des ces lignes viendront comme le soulignait le grand écrivain languedocien Max Rouquette (1908- 2005) , témoigner que l’occitan est « porteur d’une charge émotionnelle qui épargne au lecteur l’impression d’une parole seulement énonciatrice et véhiculaire ». Un peu comme si la langue d’oc, composante essentielle de notre identité, venait adoucir le cours de l’existence et faire pénétrer ses adeptes, plus facilement encore, dans l’intimité des choses et des êtres.
N’en déplaise à leurs détracteurs, les langues dites régionales sont parlées sur notre territoire national, depuis bien plus longtemps que le français… La poésie des troubadours qui s’est d’abord manifestée au nord-ouest des pays occitans, essentiellement en Limousin et Périgord a trouvé en Quercy, en la personne de Uc de Saint-Circ (né à Thégra à la fin du XIIe siècle) un ambassadeur de choix. Celui qui parcouru la Gascogne « quora a pè, quora a caval », le royaume d’Aragon, les terres catalanes, a joué un rôle fondamental dans la gestation de la Renaissance en Italie du Nord. Les actes du colloque, tenu le 11 et 12 septembre 1998, à Thégra, sont riches d’intérêt et soulignent son importance capitale dans la transmission de l’expression poétique et amoureuse des troubadours. Période bénie où la langue d’oc réunit alors, toutes les fonctions d’une langue majeure : une fonction littéraire éminente avec une poésie de rayonnement européen, une fonction de communication sociale et un usage administratif… DireLOT Magazine prépare un dossier complet sur la culture Occitane en Quercy. RDV dans notre numéro de rentrée début septembre. D’ici là, pensez à vous abonner à DIRELOT Magazine !
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