De façon tres exceptionnelle, DIRELOT vous offre « UN » de ces anciens articles en gratuité… Découpé en trois épisodes, il vous conte l’histoire des Causses du Quercy. Dans le prolongement de cette première partie, un deuxième paraitra le 11 août, puis la dernière partie vous sera proposée le 19 août prochain…
« Une surprise à chaque pas » fut longtemps le slogan touristique du Département du Lot. Une expression à la juste image de ce territoire tant elle exprimait le foisonnement de son patrimoine de pierre qui, par son omniprésence, donne au Quercy la trame essentielle et le charme minutieux de ses paysages jardinés. Les Causses, consacrés par l’existence d’un Parc naturel régional, sont le fondement de cette personnalité minérale. Par leur architecture, leurs paysages issus d’une prégnance paysanne, qui se déclinent dans le patrimoine des territoires voisins, ils reflètent l’identité première du département, soumise au règne de son socle calcaire.
Si le Quercy a ses grands sites et les témoignages de la grande Histoire, les Causses tirent leur force de l’architecture du quotidien, des matériaux nobles que dictait l’autarcie. Décors immuables d’un jardin perdu, les paysages de pierres des Causses du Quercy offrent au visiteur une beauté paradoxale : celle d’espaces rendus à la nature mais dont le charme provient d’une forte empreinte humaine.
C’est à la découverte de ce patrimoine souvent modeste, de cet héritage paysan, que nous convient les itinéraires caussenards. Une invitation buissonnière pour que chaque pas soit non seulement une découverte mais aussi un apprentissage, celui de la terre et de la pierre.
Les Causses du Quercy sont un grand livre d’histoire. Ils gardent au plus profond de leurs pierres les strates immuables des grands épisodes de l’aventure humaine.
Dès l’aube de l’humanité, les premiers Hommes ont su bénéficier des paysages souterrains de ces reliefs karstiques, non seulement pour y trouver refuge mais aussi déjà pour donner libre cours à leur créativité, comme en témoigne la grotte ornée du Pech Merle, l’un des plus beaux héritages de l’art pariétal quercynois. Après la Préhistoire, le Néolithique apportera à son tour une empreinte de poids : des centaines de mégalithes, dolmens, tumulus et plus rarement menhirs, premiers jalons d’une culture de la pierre. Livernon, avec son monumental dolmen de la Pierre Martine et le menhir de Belinac, rassemble parmi les plus célèbres de ces vestiges.
Beaucoup plus tard, le Moyen âge marquera de ses châteaux en promontoire et de ses villages perchés le paysage des vallées, donnera les premiers héritages bâtis marqués par la nécessité d‘une architecture défensive. Puis, enfin, si la guerre de cent ans aux 14e et 15e siècles laissera peu de traces des périodes antérieures, en faisant du Quercy table rase, de nouveaux arrivants initient dès la fin de cette période un véritable repeuplement. Venus principalement de l’Est mais aussi du Limousin, d’influence montagnarde et centrale, ils entament une nouvelle conquête paysanne qui connaîtra son apogée au 19e siècle : après la Révolution, devenus libres et souvent propriétaires, mûrs de savoir-faire, ces habitants connaîtront des périodes plus fastes. C’est ce dernier héritage, issu d’un essor économique et démographique, qui va donner au Quercy la trame essentielle de ses paysages.
pour découvrir la fin de cet article, RDV le 11 août !
Texte et photos – Christophe Pélaprat