La Stratégie Nationale Bas-Carbone ambitionne la division des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) par au moins 6, d’ici 2050. Mais en début de semaine, dans son 3ème rapport annuel, le Haut Conseil pour le Climat recommandait aux pouvoirs publics d’accélérer le rythme de réduction des émissions et alertait sur l’impérieuse nécessité de s’adapter.
Dans ce contexte, le monde agricole, qui est à la fois émetteur et absorbeur de CO2, doit faire face à trois défis majeurs : continuer à diminuer ses GES, améliorer le stockage du carbone dans les sols et s’adapter aux bouleversements climatiques et à leurs conséquences (hausse de la température, baisse de la disponibilité en eau, tempêtes, gel tardif, déficit fourrager etc.).
Pour y parvenir, Bio 46, le groupement des Agriculteurs Bio du Lot, accompagne les agriculteurs Bio lotois et s’engage à agir, maintenant, en faveur de la transition écologique grâce, notamment, à 3 projets de territoire.
Le projet « Réseau Bio Climat »
Le projet « Réseau Bio Climat » a pour objectif d’accompagner la transition climatique des agriculteurs et des territoires, et d’essaimer les bonnes pratiques via des réseaux d’acteurs. Porté par la FNAB ((Fédération Nationale d’Agriculture Biologique) et coordonné au niveau national par Bio 46, ce projet est déjà en place dans 6 territoires en France. Il s’appuie sur 3 réseaux : un réseau de parcelles test, un de fermes et un de collectivités.
Le réseau de parcelles test sert à évaluer les pratiques favorables à la fertilité et au stockage du carbone dans les sols, comme, par exemple, l’implantation d’engrais vert ou de cultures associées pour produire de la biomasse. Une fois enfouie, elle va « nourrir » le sol et améliorer sa résilience. Dans le Lot, c’est une parcelle bio cultivée en grande culture, à Saint-Pantaléon, qui fait l’objet de l’étude.
Dans le réseau de fermes, c’est un éleveur bio à Sousceyrac qui est concerné. Suite au diagnostic de son exploitation, des pistes d’améliorations ont été identifiées : la révision de la ration hivernale des animaux, la mise en place d’une haie brise vent et la couverture de la fosse à lisier pour préserver la qualité du fertilisant et éviter les évaporations. Autant de leviers d’action pour réduire les émissions de GES et la consommation d’énergie.
Enfin, au sein du réseau collectivités, c’est la production d’énergie renouvelable et le développement des liens entre agriculture et alimentation durable sur le territoire qui sont au cœur des préoccupations. Sur ce dernier sujet, Bio 46 accompagne la Communauté de communes du Grand Figeac.
Les résultats de ce travail de terrain et des études seront diffusés, au fur et à mesure, de l’avancement du projet.
Le Dispositif « Bon diagnostic carbone »
Bio 46 a été retenue par l’ADEME pour mettre en œuvre le dispositif « Bon Diagnostic Carbone » dans le Lot. Financé à 90% dans le cadre du plan de relance, ce dispositif offre la possibilité aux agriculteurs installés depuis moins de 5 ans, de mesurer l’empreinte carbone de leur exploitation et d’identifier des mesures concrètes pour réduire leur impact carbone et améliorer le stockage de celui-ci dans leurs sols. L’enjeu est environnemental mais aussi économique, car plus de carbone dans le sol engendre un sol plus fertile et de meilleurs rendements en perspective.
L’étude « Adaptation de l’élevage au changement climatique »
Pour adapter la gestion et les usages de l’eau au changement climatique, il est nécessaire de soutenir, sur le territoire, les filières agricoles les plus vertueuses et résilientes, et plus particulièrement l’agriculture biologique. C’est pourquoi, Bio 46 devrait participer, en 2022, à une étude sur l’adaptation de l’élevage au changement climatique, à l’initiative du Syndicat du bassin Célé – Lot médian.
A l’échelle locale, et au-delà, les agriculteurs bio peuvent apporter des solutions concrètes pour atténuer les effets du changement climatique et faire évoluer les pratiques agricoles. Bio 46 les accompagne, les informe et les forme pour améliorer les systèmes de production et augmenter la résilience de leurs exploitations.