Si la production de noix s’est modernisée dans le Sud-Ouest et en particulier dans le Lot au cours des décennies passées grâce à la sélection et à l’amélioration des techniques culturales, elle est sur le point de passer un nouveau cap grâce à la Station d’expérimentation située à Creysse et à des professionnels actifs qui vont voir ailleurs ce qui se passe.
L’histoire de la Station de Creysse est une belle histoire comme se plait à la raconter Serge Gay, ancien directeur de la chambre d’agriculture du Lot et Conseiller de la Station. « Elle a commencé après l’hiver 56. Les noyers explosaient durant la nuit à cause du gel, confie-t-il. Le constat après ce désastre, fut que nous étions dans un déficit de plants à un prix abordable pour reconstituer la noyeraie. Emond Massaud, à la tête du Comité du noyer du Lot, prit l’initiative en 1965 de créer une pépinière selon des méthodes modernes de production. Jusqu’alors, les plants étaient obtenus en greffant en plein champ de jeunes noyers âgés d’un à deux ans. La greffe fut pratiquée en salle sur des pousses de l’année avec élevage en chambre chaude à la pépinière du Pondaillan à Souillac. Lucien Linard jouait d’ingéniosité pour améliorer le procédé. D’une production de quelques milliers de plants, on finit par produire jusqu’à 80 000 plants par an. Ces plants de l’année coûtaient moins chers à produire et avaient une reprise bien meilleure. Le Comité du noyer du Lot, qui vendait ces plants, finit par se constituer une réserve financière. »
Edmond Massaud et Charles Ceyrac, fondateurs de la Station
Vers 1985, le CTIFL décida de vendre la Station de Malemort non loin de Brive dont les missions portaient sur l’amélioration de la production de noix, de châtaignes et de noisettes. « Edmond Massaud décida que le Sud-Ouest méritait bien une Station d’expérimentation de la noix, rappelle Serge Gay. Une ferme de 17 ha fut trouvée et achetée à Creysse à la Maison Denoix avec une bonne partie des moyens dégagés par la vente des plants de noyers. En 1987, la Station était fondée grâce à la ténacité d’Edmond Massaud et de Charles Ceyrac, respectivement président du Comité du noyer du Lot et de la Corrèze. Une SCI fut créée pour la propriété immobilière tandis qu’une SCEA voyait le jour pour l’équipement et le fonctionnement. Dans la SCI, on trouvait notamment les coopératives nucicoles, plusieurs chambres d’agriculture, le CTIFL, et la FRINOP[1]. Ces montages restent d’actualité. Aujourd’hui, la Station de Creysse exploite 33 ha sur lesquels elle récolte une soixantaine de tonnes de noix en bonne année. Cette production sert d’autofinancement jusqu’à… pour découvrir tous nos articles sur les richesses et les intitiatives lotoises, abonnez vous à DIRELOT magazine. Disponible en version papier ou PDF directement dans notre boutique en ligne ici :
Texte et photos Pierre Sourzat