Du pain, du fromage, du vin, de la truffe, de la balade : tous les plaisirs se rencontrent au nord-est du Lot. On ne saurait proposer programme plus alléchant avec des hommes et des femmes qui aiment leur territoire au point de vous l’offrir sur un plateau gourmand ou à cheval parmi des paysages où la montagne le dispute à des vallées pleines de fraîcheur.
Saint-Paul de Vern est une petite commune au sud-est de Saint-Céré où les vieilles maisons sont construites avec du schiste du Ségala ou du calcaire du Causse. Mais le paysage est sans ambiguïté : on est bien dans le Ségala qui tire son nom du seigle. Christian et Ghislaine Ribérol, au hameau d’Estival, connaissent bien cette céréale et d’autres car ils en ont fait progressivement une activité de production. « Nous cultivons du blé, du seigle, du sarazin et de l’orge, explique Ghislaine. Les céréales représentent sur notre exploitation une douzaine d’hectares contre une trentaine en prairies. Hormis les deux hectares d’orge cultivés pour nourrir les bêtes, elles sont destinées à fabriquer du pain. » Comment se peut-il que des éleveurs de bovins soient devenus des bou- langers qui apprécient les parfums suaves des farines autant que les saveurs chaudes du pain ?
« Tout a commencé par hasard en 1992, raconte Christian. On a restauré le four banal du village d’Estival qui était sous les ronces. Le sénateur Boyer nous a obtenu une subvention au titre du petit patrimoine, laquelle a servi à payer les matériaux. Quand le four a été prêt, nous avons fait du pain avec les six familles qui s’étaient lancées dans ce défi. Toutes les trois se- maines, nous faisions une fournée. Les copains ont trouvé notre pain très bon et ont demandé s’ils pouvaient en avoir. Petit à petit, nous avons développé notre activité qui est devenue un complément de revenu sur l’exploitation. Au début, nous ache- tions la farine mais, à partir de 1997, nous avons commencé à semer nos propres céréales. Puis, en 2000, on a construit notre propre four avec un agrément officiel ».
DU PAIN BIO À PARTIR DES CÉRÉALES DE L’EXPLOITATION
Les époux Ribérol confient qu’ils ne connaissaient rien du métier de boulanger en débutant. C’est un voisin qui leur a appris les premiers rudiments avant de faire un stage en Tarn et Garonne, puis de se perfectionner avec des essais personnels. En 2015, Christian avoue avoir concrétisé un projet vieux de 25 années avec le passage en agriculture biologique. « Nous avons sauvé une ferme avec nos activités tout en respectant au mieux l’environnement, se réjouit Christian. En même temps, nous avons restauré du patrimoine ». Aujourd’hui, la farine des céréales produites en bio est moulue sur l’exploitation. Le pain bio est vendu dans différents magasins à Saint-Céré et à Biars. Ghislaine est présente avec un stand de crêpes bio sur de nombreux marchés. Un gîte rural est ouvert sur le site qui fait partie du réseau « Bienvenue à la ferme »…. Des rencontres avec des artisans talentueux et ambassadeurs de leur territoire, DIRELOT magazine vous en propose à chaque numéro. Accompagnez nous et soutenez norte entreprise de presse 100% lotoise et 100% indépendante en vous abonnant ici : https://direlot.fr/boutique/abonnements/abonnement-6-numeros-hors-serie/
Texte DireLOT Magazine – P. Sourzat