Cet article vient illustrer plus en détail le dernier thème abordé dans notre série de reportages réalisés dans DireLOT en 2023 intitulés « Épouser la roche » : celui du jeu avec les fantaisies de la géographie, qui a généré des aménagements originaux durant un millénaire et qui est, en partie, à l’origine du charme des paysages quercinois. En l’occurrence il s’agit du site du prieuré de Laramière, bâti sur l’une des pertes qui jalonnent la limite entre causse et terrefort, là où les ruisseaux disparaissent dans les cavités du karst et qui ont connu aussi des occupations féodales comme à Thémines ou Assier. Ou bien de ces sites de gouffres restés naturels et habités de légendes, tel celui du Saut de la Pucelle à Rocamadour.
Épouser la roche, dans le cas de ce prieuré, ressemble à une mésalliance doublée d’une opération profitable. Profitable parce que l’édifice est situé sur une marge, riche des ressources de deux terroirs complémentaires et bien alimentée en eau. Mésalliance car le céleste monde chrétien, contrairement au monde des grottes ornées, s’est brouillé avec le monde souterrain et y a logé le diable. Et cette méfiance se lit dans le paysage.
L’histoire du site fait successivement état de probables rites païens, d’une voie romaine, puis d’une étape le long des chemins de Saint Jacques de Compostelle avec successivement une hôtellerie, un oratoire et enfin des bâtiments conventuels, manière de maîtriser un flot de pèlerins attirés par cette étape près d’un trou encombrant.
« …c’est au revers du prieuré et de l’église que se trouve l’actrice principale : la perte. Commence ici l’autre paysage, frais, immuable du bocage, avec le doux vallonnement des prairies et leurs grands rideaux d’arbres qui tamisent les lumières.»
Cet embarras se lit à travers les précautions de langage utilisées par l’abbé Trenty en 1856 (voir en encadré), pour arracher à son évêque l’autorisation de laisser se poursuivre le culte de Saint Georges, héros de la lutte avec le dragon, et cela malgré l’interdiction de ce type de culte. Elles montrent les tensions entre la dévotion têtue rendue par les habitants à St Georges et le désir de l’église de faire taire le gouffre et son… reportage à découvrir en intégralité dans le magazine DIRELOT à cmmander ici : https://direlot.fr/boutique/direlot/direlot-278-juillet-aout-2024/
Texte et illustration Catherine David pour DireLOT Magazine