Âme des paysages lotois, la pierre sèche traduit l’opiniâtreté humaine sur un territoire qui ne fut pas toujours facile à vivre. Elle exprime aussi de fabuleux acquis dont on a failli perdre l’usage. Entre transmission et création, trois lieux emblématiques portent la force de cet héritage, mais aussi les espérances d’un savoir-faire en renouveau.
C’est un hameau perdu comme tant d’autres sur le Causse. Une grappe de maisons à quelques kilomètres du village de Miers, qui témoigne d’une vie rurale en quasi autarcie : treize habitations, autant de granges et d’étables, une dizaine de propriétaires sur le cadastre napoléonien de 1824. Le hameau de Barrières fut probablement fondé en lien avec le proche couvent des Fieux, au début du 18e siècle. Vidé par la grande guerre et l’exode rural, il ne comptera plus qu’une seule famille en 1946. Il en demeure aujourd’hui un squelette de pierre. Plus de toits, plus de portes, mais la trame tenace du bâti : murets, cayrous, pignons et murs d’enceinte, une citerne, un four… Un village fantôme, livre ouvert sur l’histoire et l’imaginaire.
« Peu de sites sont restés tels quels, dans leur jus. Ici, on voit tout, on peut rendre lisible toute l’architecture pastorale du 19e siècle, illustrer toutes les pratiques de la pierre sèche », explique Hubert Valard, membre de l’association Declam. Connue autour de Figeac pour ses interventions sur le patrimoine impliquant les habitants, Declam est vite tombé sous le charme de Barrières et y organise chaque année depuis cinq ans un ou deux chantiers accueillant des jeunes de plusieurs … poursuivez la lecture de ce dossier en commandant notre magazine ici : https://direlot.fr/boutique/direlot/direlot-254-juillet-aout-2020/