L’exposition « Japon, histoire de caractères » au Musée Champollion – Les Écritures du Monde à Figeac offre une immersion fascinante dans la culture nippone, en explorant l’évolution historique et la richesse artistique de son système d’écriture omplexe. Organisée dans le cadre de la édition de la Quinzaine du Japon en Occitanie, elle vise à célébrer et renforcer les liens franco-japonais.
Un Système d’Écriture Tricéphale
Saviez-vous que l’écriture japonaise combine trois systèmes ? Après être resté longtemps une civilisation orale, le Japon a adopté l’écriture chinoise, ou kanji (logogrammes), au début de notre ère. Cependant, la langue chinoise étant peu adaptée au japonais, ce système idéographique a évolué.
Le japonais a ainsi adjoint aux kanji deux syllabaires phonétiques :
- Hiragana : Principalement utilisé pour noter la grammaire et les mots japonais n’ayant pas d’équivalent en kanji.
- Katakana : Employé pour les mots d’origine étrangère.
Chacun de ces trois systèmes joue un rôle précis et complémentaire.
Quatre Maîtres, Quatre Styles Emblématiques
Au-delà de son rôle administratif, l’écriture japonaise a développé une dimension artistique remarquable, avec une graphie qui a évolué pour des raisons de simplification et d’esthétique. L’exposition retrace cette évolution à travers le travail de quatre artistes contemporains:
- Masaki Saito (Tenkoku – Gravure de Sceaux) : L’un des rares à pratiquer le Tenkoku, cet art ancestral qui combine la calligraphie (inspirée du style tensho) et la sculpture sur pierre. Le Tenkoku, littéralement « gravure de tensho », sert à estamper des motifs complexes pour les sceaux d’artistes ou personnels. Masaki Saito, diplômé en calligraphie et chercheur, mène des recherches sur les caractères anciens. * Yoko Amiel (Sôsho, Kana, Suibokuga): Spécialiste de la calligraphie Sôsho (style cursif, simplifié en un seul mouvement de pinceau) et du Kana(calligraphie en hiragana). Installée en France depuis 2000, elle puise dans le zen et le wabi-sabi pour créer des œuvres épurées et élégantes, souvent associées à la peinture à l’encre (Sumi-é) et présentées sous forme de kakémonos. * Unokichi Tachibana (Edomoji) : Maître de l’écriture Edomoji, un style emblématique de la période d’Edo (1600-1868). Cette écriture variée et souvent colorée s’est répandue au-delà des documents officiels pour être appropriée par les professions (enseignes de commerce, théâtre, sumo, bénédictions). Unokichi Tachibana est le successeur de l’École Tachibana de Yose Moji/Edo Moji. * Taro Fukushika (Fudemoji-art) : Artiste de la nouvelle génération, il pratique la calligraphie contemporaine, le Fudemoji-art. Né d’une « nouvelle expérience de calligraphie sensationnelle », le Fudemoji-art est un style non-formel, facile à rédiger, même avec l’ajout de couleur, permettant de transmettre émotions et pensées. Cet artiste a débuté sa carrière en tant qu’assistant social.
Informations Pratiques et Événements
L’exposition « Japon, histoire de caractères » se déroule du 6 novembre 2025 au 4 janvier 2026. Le musée est ouvert tous les jours sauf le lundi, de 14h à 17h30 (fermé les 25/12/2025 et 01/01/2026).
De nombreux événements accompagneront cette exposition pour une découverte plus approfondie de la culture japonaise:
- Vernissage public (5 novembre) : Découverte des Katakana avec Taro Fukushika, démonstration de Tenkoku avec Masaki Saito, et performance de création.
- Atelier de Tenkoku (8 novembre) : Fabrication de votre propre sceau avec Masaki Saito.
- Journée Japonaise (22 novembre) : Stages de calligraphie japonaise (sumi-e, haiga) avec Yoko Amiel, initiation à la cérémonie du thé (Urasenké), présentation de kimonos, et concert pédagogique de Koto.
- Ciné Japon (7 décembre) : Projection du film « Akeji, le souffle de la montagne » sur la vie du peintre et calligraphe Akeji.
Pour les amateurs d’histoire et d’arts asiatiques, cette exposition est une escale culturelle de choix en Occitanie.