Pour ancienne qu’elle soit, la présence de de la vigne en Quercy est mal connue dans ses origines très vraisemblablement gallo-romaines mais les traces archéologiques n’en témoignent pas avec autant de force que pour le vignoble gaillacois par exemple. Les premières mentions de viticulture apparaissent dans la Vita, la « vie » de saint Didier (évêque de Cahors, 630-655) lorsque celui-ci perçoit une redevance de 100 amphores d’un colon de Rostassac. Cette mention est beaucoup moins incertaine que l’envoi du « noble falerne » à son ami Paul, évêque de Verdun, qui l’en remercie, et dans lequel beaucoup d’auteurs ont voulu voir très imprudemment le « vin de Cahors »…
L’importance du vignoble local est incontestable à l’époque médiévale et plus particulièrement autour des villes, Cahors se distinguant déjà par sa forte production suburbaine. Là aussi on a voulu absolument inférer de la prépondérance des marchands quercinois – les Cahorsins – dans le commerce européen des XIIe et XIIIe siècles et de la descente du Lot vers Bordeaux que le vin local était l’objet principal de ce commerce alors qu’aucune mention n’en atteste vraiment la présence sur les tables anglaises.
On oublie aussi un peu vite que c’est La Rochelle et non Bordeaux qui a été la base logistique des Cahorsins à leur grande époque, qu’en conséquence le « vin noir » ou « auxerrois » est le croisement sans doute médiéval de la madeleine noire charentaise et du prunelard gaillacois et, surtout, que le Lot est à cette époque l’une des rivières les plus difficiles à naviguer, Cahors tenant une place très modeste dans les entrées de vin du Haut-Pays à Bordeaux… découvrez notre dossier complet en commandant le magazine intégral ici : https://direlot.fr/boutique/direlot/direlot-262-novembre-decembre-2021/
Texte Patrice Foissac